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L'envol de Sarah - Agnès Favre

 Le témoignage bouleversant d'une mère sur le suicide de sa fille

Le témoignage bouleversant d'une mère sur le suicide de sa fille

Emprunté à la bibliothèque municipale

 

Résumé 

Agnès et son mari forment un jeune couple heureux. L’année 1980 est synonyme de changements, le mari prend un nouveau poste en Bretagne et le couple accueille leur premier enfant, Sarah. Très vite un petit frère pointe le bout de son nez il s’appelle Baptiste.

 

Les enfants grandissent au sein d’une famille aimante. A l’adolescence Sarah ne semble pas différente des autres jeunes.

 

En cinquième elle se fait une nouvelle amie qui part et Sarah rencontre une adolescente qui deviendra sa meilleure amie. Elle s’appelle Julie.

Sarah et Julie sont dans la même classe et se retrouvent en dehors des cours autour de leur passion commune : les chevaux.

En fin de troisième Sarah, qui se dévalorise systématiquement, souhaite préparer un BEP dans les métiers de la restauration. Sa mère parvient à la convaincre qu’elle peut aller dans un lycée professionnel pour y décrocher un bac pro. Sarah intègre alors l’école hôtelière de Quimper.

Elle semble heureuse, ses études lui plaisent et elle rentre tous les week-ends chez ses parents où elle retrouve Julie et les chevaux.

 

L’année du changement : une opportunité professionnelle s’offre au père de Sarah, pour la saisir il faut déménager à Bordeaux.

 

Pour le père c’est une vraie chance, la mère est plus réservée car cela implique de quitter une région à laquelle elle est attachée mais aussi de perdre son travail et ses amis. Pour Baptiste, c'est plus simple car il doit rentrer au lycée. Sarah est plus réticente, ses résultats sont brillants mais elle craint le changement. De plus ses relations avec Julie se détériorent.

 

L’arrivée à Bordeaux : rien ne convient à Sarah. Elle ne s’intéresse à rien, ne visite pas le quartier et ne s’habitue pas à son nouvel établissement scolaire. Elle se perd dans l’établissement, ne figure sur aucune liste d’élèves et critique absolument tout.

 

A la Toussaint, Sarah repart en Bretagne avec sa mère et son frère. Les retrouvailles avec Julie sont un choc cette dernière a beaucoup changé.

 

Décembre  : Sarah fait une première tentative de suicide en avalant des médicaments. Elle a laissé une lettre :
« Je me sens si seule et si perdue. ... mon avenir me fait si peur »

 

A Noël la famille se réunit chez les grands-parents. Sarah se met à l’écart.  Elle trouve tout nul. De retour à Bordeaux Sarah est triste, déprimée, sa mère, inquiète, a réussi à obtenir un rendez-vous avec un psychiatre.

 

Le soir même Sarah fait une seconde tentative de suicide en s’entaillant les veines. Elle laisse une lettre dans laquelle elle affirme :

 

« Il n’y a pas de raison précise à ce geste. »

 

Suit une liste de choses qui ne vont pas : la nostalgie du passé, un avenir qu’on espère meilleur mais qui ne vient pas, les difficultés scolaires, l’impression d’être différente des autres …

 

Sarah est alors hospitalisée. Elle ressort au bout de 20 jours. Les parents font tout pour l’aider mais ils sont confrontés à toute une série d’imprévus (un nouveau déménagement, la dégradation de l’état de santé du grand‑père de Sarah, Sarah qui met le feu à la poubelle dans sa chambre avec une cigarette mal éteinte).

 

Plus tard Agnès Favre trouve sa fille assise devant un plan de la ville alors qu’elle lui demande ce qu’elle cherche Sarah lui répond :

 

« Vous voyez pas que je veux crever ?! Et ce putain de pont d’Aquitaine que je trouve pas là-dessus ! »

 

Les parents de Sarah font tout pour aider leur fille, ils lui parlent, l’accompagnent chez les médecins, tentent de la comprendre, la surveillent afin de la protéger mais rien ne semble pouvoir soigner Sarah.

 

Après une troisième tentative de suicide (Sarah sera sauvée par l’intervention de la police) Sarah est emmenée aux urgences psychiatriques puis hospitalisée en psychiatrie pour adultes car il n’y a plus de place en psychiatrie pour adolescents. Il faut attendre qu’une place se libère.

 

Agnès Favre partage son temps entre son père mourant, sa fille hospitalisée et son fils qui reprend le chemin de l’école.

 

A l’occasion du transfert de sa fille dans un autre établissement elle découvre que celle-ci s’est entaillé les veines.

 

Dans ce nouvel établissement Sarah semble trouver ses marques : elle s’entend bien avec sa compagne de chambre, tombe amoureuse, ses parents viennent la voir tous les jours à 16H00, son frère lui rend visite seul. La famille apprendra plus tard que le petit ami de Sarah l’humilie en public en faisant des comparaisons désobligeantes avec son ex-petite amie.

 

Lundi 10 mars 1997  : l’hôpital appelle la mère de Sarah pour la prévenir que sa fille a fait une fugue. La police est prévenue.

A 20H00 les parents de Sarah appellent le commissariat , l’officier de quart leur demande de venir. Ils apprendront que Sarah s’est jetée du pont d’Aquitaine.

 

Trois jours plus tard, le grand-père de Sarah s’éteint.

 

Commence alors la douloureuse période de « l’après » : les questions, la culpabilité, les coups au cœur lorsque l’on croit reconnaître la défunte dans la rue, le repli sur soi, la colère, les séances chez le psy….

Et puis avec un courage qui force l'admiration, la famille surmonte l'épreuve tant bien que mal et continue à avancer.

Mon avis

 

Ce livre est bouleversant car il donne corps à des chiffres officiels. On sait que chaque année une adolescente sur huit fait une tentative de suicide. Mais connaître une statistique ne permet pas de comprendre, cela reste un chiffre.

Avec ce livre on comprend toute la difficulté et la douleur qu’il y a à affronter le suicide d’un proche. On est aussi confronté à l’impuissance de la société (parents, médecins, psys, enseignants) face à la douleur des adolescents.

La situation est d’autant plus difficile à appréhender que certains suicides peuvent trouver une explication aussi terrible soit-elle (un patient atteint d’une maladie incurable qui veut choisir sa mort, un viol, la perte d’un être cher) mais le suicide de Sarah fait partie de ceux qu’on n'explique pas. A priori Sarah avait tout pour être heureuse mais visiblement elle ne l’était pas.

En lisant la postface de Marie Choquet on apprend d'ailleurs que c'est justement dans les milieux où les enfants sont le mieux protégés que les suicides se produisent.

Que dire d'autre ? J’ai lu ce livre d'une traite et je le conseille à toutes les personnes qui s'intéressent au malaise (d'une partie) de la jeunesse.

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