Avec "Soixante secondes de bonheur" Bruno Combes nous plonge dans la France du passage à l'an 2000, entre tempête et bug informatique.
Quatrième de couverture
Elena a tout sacrifié pour devenir tradeuse. À la suite de son divorce, son fils, Maxime, ne lui a jamais pardonné d’avoir déménagé à Londres. En choisissant de le rejoindre dans les Landes pour les fêtes, elle espère sauver ce qui peut l’être encore…
Bûcheron, Sébastien vit seul avec sa fille Océane au milieu des pins et des souvenirs. Il a tellement cherché à la protéger qu’il ne l’a pas vue grandir. Et, à force d’être couvée, la voilà qui s’éloigne…
Nous sommes le 27 décembre 1999, la tempête du siècle se dirige tout droit vers le massif landais. Au milieu du chaos, leurs vies vont être bouleversées.
Et si d’un drame pouvait surgir l’espérance ?
2023 - Pages : 378 - Éditions J'ai Lu
Sébastien est sylviculteur indépendant. Il tente d'exister face à "La forestière Dejean" qui exerce un quasi monopole dans le domaine de l'exploitation du bois. Refusant de travailler avec les grosses exploitations pour ne pas affronter les Dejean, Sébastien travaille avec quelques sylviculteurs qui lui font confiance. La tempête qui s'annonce risque de le ruiner.
Malgré cela, Hervé Dejean souhaite éliminer toute concurrence.
"Malgré cela, dès la première année il (Sébastien) fut la cible de toutes les attaques, d'abord discrètes, puis devant son intransigeance et sa capacité à supporter la pression, plus sournoises : des pertes de matériels inexpliquées, des contrats signés qu'il perdait sans explication ni contrepartie."Déjà en difficulté, la tempête qui s'annonce risque de le ruiner.
Sur le plan personnel, sa situation est aussi complexe, sa femme étant décédée brutalement, il doit s'occuper seul de sa fille qui est atteinte d'épilepsie. Sans vraiment s'en rendre compte, il surprotège sa fille qui ne rêve que d'une chose : avoir une vie ma plus normale possible.
Elena a quitté sa famille pour faire des études longues. Elle travaille à la City comme informaticienne, un choix que son père ne lui a pas pardonné. Elle fait le bilan de sa vie .
"Je sais, mariage raté, mon fils m'en veut de l'avoir trainé en Angleterre. En ce qui concerne le boulot, je ne pourrai pas, comme prévu, être en contact avec mes collègues pour le basculement vers l'an 2000.Je suis ici, je me rends comte que je ne connais rien de l'histoire de ma famille. Fatiguée, je suis fatiguée, j'ai besoin de prendre l'air, répéta-telle avant de se lever et de quitter le studio."Océane, 14 ans, est atteinte d'épilepsie, mais plus que la maladie, c'est le comportement de son père qui l'étouffe. Orpheline de mère, malade, isolée, son père la surprotège ce qu'elle vit mal.
Maxime, 14 ans, a mal vécu le divorce de ses parents. Alors qu'il vivait à Paris avec ses copains, il a dû suivre sa mère à Londres, il ne rêve que de rentrer en France pour retrouver sa vie d'avant.
Lorsqu'ils se rencontrent, Océane et Maxime, deviennent rapidement amis. Ils décident de tout faire pour que leurs parents tombent amoureux.
" Océane et Maxime venaient de terminer leur tchat. - Et ton père, il est comment ? Ma mère, elle se traîne, elle a changé, je ne la reconnaît plus. ... - J'ai regardé son portable, ils s'appellent tous les jours ! - Je m'en doutais. - Tu crois qu'on va les marier ? - Arrête de délirer. En fait, tu as peut-être raison, pourquoi pas ? - On dirait deux ados. - Tu crois qu'ils vont enfin accélerer la cadence ? - S'ils n'accélèrent pas, là, c'est foutu ! "
Si la tempête n'avait pas eu lieu, Elena et Sébastien n'auraient probablement rien changé à leurs vies. Mais, obligés de cohabiter et de gérer un événement imprévu, ils vont faire le bilan de leurs vies et se donner une nouvelle chance.
Alors ?
J'ai beaucoup apprécié le double contexte choisi par Bruno Combes : la tempête qui a ravagé la France fin 1999 et le bug de l'an 2000.
Les personnages sont décrits avec justesse qu'il s'agisse des adultes ou des adolescents eux aussi confrontés aux difficultés de la vie.
Ce roman fait du bien, il donne envie de croire en l'avenir.
En conclusion,
J'ai beaucoup aimé
Emprunté à la Médiathèque Ludothèque de Chalonnes-sur-Loire