Chère Mrs Bird - AJ Pearce

Quatrième de couverture

Dans la droite lignée du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, un premier roman plein de charme et d'humour british, véritable ode à l'amitié, à la générosité et au courage des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Devenir correspondante de guerre, partir sur le front, braver tous les dangers, Emmy ne rêve que de ça. Mais pour l'instant, cette jeune assistante de rédaction évolue sur un tout autre champ de bataille : le bureau-cagibi du Woman's friend, magazine féminin poussiéreux. Ici, l'ennemi c'est Mrs Bird, la rédactrice en chef, plus revêche et insaisissable que toutes les forces de l'axe réunies ...

La mission d'Emmy est pourtant simple : répondre aux courriers des lectrices. Mais attention, seules les demandes les plus vertueuses se verront offrir une réponse, de préférence expéditive, dans les colonnes du journal. Problèmes amoureux, opinions politiques, questions intimes ou morales finiront impitoyablement leur course dans la poubelle. Un cas de conscience pour Emmy : alors que le pays sombre sous le Blitz, comment refuser à ses concitoyennes restées à l'arrière le soutien amical qui leur manque ?

Emmy a un plan, et il est diablement culotté ... N'en déplaise à Mrs Bird, l'heure de la résistance féminine a sonné !

L'histoire

Ce roman nous fait entrer dans les coulisses d'un journal le London Evening Chronicle. Avant la guerre ce journal avait du succès. Lord Averton, propriétaire du journal, avait embauché Mrs Bird qui a été la Chroniqueuse Préférée du Courrier du Cœur à Woman's Friend pendant plus de vingt ans avant de prendre sa retraite en 1932. Un an plus tard le rédacteur en chef est mobilisé, Lord Averton demande alors à Mrs Bird de reprendre son poste ce qu'elle accepte avec joie. Malheureusement la "nouvelle" rédactrice en chef n'a pas compris que tout a changé (le pays est en guerre, les hommes sont au front, les femmes travaillent et leurs préoccupations changent ...) et les ventes du journal baissent.

Il faut alors embaucher une assistante pour Mrs Bird. L'annonce paraît dans le journal :

" RECHERCHE ASSISTANTE : Poste d’assistante à temps partiel aux éditions du London Evening Chronicle. Profil capable, enthousiaste, travailleuse avec 60 mpm vitesse de frappe/110 mpm sténo. Adresser courrier rapidement à Mrs H. Bird, Launceston Press Ltd, Broadstone House, Londres EC4 " (p 12)

Lorsque Emmeline Blake voit cette annonce, elle le sait le poste est fait pour elle : " Quand j’ai vu cette annonce dans le journal, j’ai cru que mon cœur allait éclater. "

" S’il y avait une chose que je désirais plus que tout au monde (excepté bien sûr que la Guerre prenne fin et que Hitler soit frappé d’un sort funeste), c’était devenir journaliste. Ou, plus précisément, comme on dit dans la profession, correspondante de guerre."

Ni une, ni deux elle postule, décroche le poste et déchante rapidement.  Le journal ? Il est resté en marge de la modernité et publie des articles en décalage complet avec la vie de ses lectrices en proposant, par exemple, des articles aussi passionnants que :

" WOMAN'S FRIEND

Pour la Femme Moderne

Un napperon au crochet pour votre coiffeuse.

Ravissant patron à l'intérieur ! "

ou en dispensant des conseils plutôt "osés" tels que : "Ouvrez cette fenêtre et laissez bébé respirer !"  dans le numéro de janvier !

A défaut d'articles utiles le journal pourrait se rattraper avec la rubrique "Courrier du cœur" mais c'est encore pire. En effet Emmy dont le travail consiste à trier les lettres reçues apprend très vite que certains sujets ne doivent pas être abordés. Elle reçoit d'ailleurs une liste des : "Sujets Qui Ne Seront Ni Publiés ni Soumis à  Mrs Bird pour réponse" et comprend très vite que ces sujets sont justement ceux qui concernent ses lectrices. Alors que faire ?

Émue par la détresse de ses lectrices Emmy va commettre l'irréparable : répondre aux lectrices en se faisant passer pour Mrs Bird. Tout va bien jusqu'au jour où Mrs Bird découvre le pot aux roses (on s'en doutait un peu) ...

Mon avis

J'ai beaucoup aimé ce livre pour diverses raisons.

• L'univers qu'il décrit (celui du journalisme) me fascine depuis que je suis adolescente. On découvre la vie d'un journal.

• L’héroïne principale est une battante. Plaquée par son fiancé (par télégramme c'est plus chic) elle cumule les emplois pour s'en sortir tout en aidant les pompiers et sa meilleure amie. Elle est toujours là pour prêter main forte même si ça parfois le résultat escompté n'est pas celui qu'elle obtient. Généreuse, fiable, courageuse elle fonce et n'oublie pas ses rêves.

• On découvre la vie quotidienne en temps de guerre. Il n'y a pas de descriptions trop dures mais les bombes, les blessés, les trahisons, les difficultés rencontrées par les Londonniens sont très bien évoquées.

• Les personnages secondaires ont une vraie épaisseur.

En plus il s'agit d'un premier roman parfaitement maîtrisé. J'ai d'ailleurs décidé de créer une catégorie "Premiers romans".

J'ai beaucoup aimé